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Chasseurs des Mascareignes

Ce blog souhaite faire partager les souvenirs de chasse. L'expérience de la chasse ne laisse jamais indifférent. Qu'elle soulève l'enthousiasme ou l'hostilité, elle reste INTENSE. Certainement, parce que cette expérience renvoie au plus profond de la relation mystique entre l'Homme, la Nature, la Vie et la Mort.

Un exceptionnel caprice du sort

 

En ce petit matin frais du mois de juillet 2013, je retrouve sur le parking de Mon Caprice, Christophe et Adrien, pour une chasse au lièvre en comité réduit ; Gérard, le maître des lieux, ne peut pas se joindre à nous. Jean-Pierre et Alain sont à Maurice, et Jean-Paul chasse dans le nord-est. Amaury est en France avec sa mère. Nous serons donc à trois.

Les « jeunes » ne se privent pas de « moucater » mes 44 ans et annoncent pour mes jambes un calvaire : les chiens sont en forme, les chemins sont parsemés de repères frais, et une petite brise régulière promet de la tenue dans les poussées. Qu’importe, j’en ai vu d’autres !

Nous commençons la chasse dès après l’esplanade goudronnée, et… une poussée tonitruante lance tout de suite les hostilités, en direction de la mer. Les deux « marmailles » courent comme des dératés, pendant que Pépé-Quadra ménage sa monture. J’ai noté à plusieurs reprises que les lièvres du coin finissent toujours ou presque par remonter en longeant soit le grand pré à l’est du domaine, soit l’allée côté ouest. A condition bien sûr qu’ils ne soient pas occis dans l’intervalle, mais je me dis que l’effectif réduit me donne toutes mes chances aujourd’hui.

De fait, une bonne demi-heure plus tard, j’entends remonter la poussée, et un cri : « Attention en haut ! ». La voix claire et forte des porcelaines s’approche… Et surgit un oreillard sur le chemin en terre…J’ai juste le temps de l’ajuster avant qu’il disparaisse, et le coup de 5 recoiffe la lisière.

Christophe arrive, à peine essoufflé, et trouve le lièvre dans les herbes à deux mètres du chemin. C’est à mon tour de chambrer les deux post-ados dégoulinants de transpiration !

Nous repartons alors pour un grand tour, gratifié de deux poussées infructueuses, puis d’une magnifique menée qui permet à Christophe de récolter son lièvre. Nous décidons de prendre gentiment le chemin du retour vers les véhicules. Juste avant d’arriver à la grande plaine, un lièvre est levé en bordure de la route nationale.

Je cours vers le chemin qui longe d’est en ouest le haut du pré. La poussée monte tranquillement. A peine arrivé sur ce chemin très ombragé, je vois venir vers moi, dans une quasi-obscurité, un énorme lièvre ! Je le laisse approcher un peu, puis le Beretta fait parler la poudre, et le lièvre boule dans la poussière ! Quelle belle fin de chasse !.. 

Mais, consterné, je vois l’oreillard qui se relève, et bien que mal en point, traverse la maigre haie, et sort à découvert dans la plaine. Un des jeunes hurle « Lièvre blessé ! », l’autre « Je l’ai attrapé !.. Lé mort ! ».

Je me dirige alors vers là où j’ai tiré… et découvre un lièvre étendu sur le chemin !

Adrien arrive alors avec le lièvre qu’il a intercepté…

Nous devons nous rendre à l’évidence : les deux lièvres sont sortis ensemble à moi, et se suivaient de si près que, de face, je n’en ai vu qu’un… mais très gros ! Le premier a été séché par la gerbe de plombs, et le second a eu l’épaule et la cuisse droite brisées !

En plus de trente ans de chasse, y compris à l’île Maurice où les densités de lièvres sont parfois importantes, je n’ai jamais vu ni entendu parler d’un tel doublé. Ça valait la peine de vous le raconter!

Didier ANTELME.

 

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